Divagation N° 21

Écrit le 21 novembre 2024

Divagation N° 21



Divagations 21.

Je te peins au-delà de la réalité. Il me faut un miroir, afin de mieux te voir ; j’ai été moi me voyant, tu comprends ? Malgré tout je continue à peindre sans me faire d’illusion.

Souvent j’entends ma peinture, elle chante parfois et par le souvent la diction est merveilleuse.

Je cherche le défaut, je dois atteindre le ciel, chanceux je pars de l’aube ce qui me donne un respectable, un véritable avantage.

La peinture me fait respirer. La fréquenter doit faire de moi un humain ouvert aux autres, regarder sans cesse d’autres chemins.

Se coucher dans les champs pour boire l’ondée de l’aube, le vrai bonheur de la vie.

J’ai l’impression d’être un vieux con qui divague avec un vieux con, J’essaye de m’intimider, artiste imprévu.IL m’est arrivé de penser vivre un naufrage absolu.

Je croyais alors savoir, en interrogeant mes racines.

Je me repends d’avoir affirmé régulièrement mon inconséquence.

Je me culpabilisais de ton départ, je t’avais choisi mais maintenant c’est toi qui choisissais.

Je voulais savoir, volonté de suicide, négation de moi.

Un jour le désir disparaitra.

Femme viens vers moi, tu découvriras le plaisir, optimiste malgré tout, qu’importe la difficulté du moment.

Peindre, une façon d’apprivoiser la mort.

Je m’absente du monde ; vieux monsieur je n’ai guère besoin du regard des autres pour comprendre que je vois la fin de l’air. Et pourtant, toutes ces belles fesses qui passent devant mes yeux.

Au début c’est le silence et puis lentement l’orchestre cherche les premières notes. Chaque matin tu te découvres les draps glissent sur ta douceur, énergie ailée je m’envole avec le premier rayon de soleil qui transperce le ciel beau fort puissant et si faible et sensible.

L’œil du matin est neuf, il voit mieux un regard frais curieux, la beauté de l’aube.

Plus je vieillis plus le matin est une tentation.

Je suis amoureux de l’aube, silencieuse qui se découvre lentement comme un drap qui glisse sur ton corps reposé

A l’œuvre du présent, seul temps réel, l’homme que je suis ne pense qu’au passé et culpabilise.

Nous croyons avoir l’avenir, erreur, les ombres du passé sont trop longues.

Elle est partie vers mon oubli alors j’ai fait semblant de ne pas pleurer.

Femme, tu es l’amoureuse de tous mes tableaux, héroïne de mes douleurs tu t’enfuis sur l’océan de mes pleurs, je dois mettre mon cœur dans mon art.

Je pense que l’œuvre ultime que je ferai peut-être sera si belle que la matière en sera absente. Rien. Seule la pensée, pas de mot, pas de traces ni couleurs, rien, ce sera plus beau.

Tu es partie, violemment, femme presque vulgaire, toi si douce je ne comprends rien. C’est comme si au loin l’océan s’aplatissait confusément n’osant plus revenir.

Le cœur des femmes, mystère, plein de tiroirs secrets, de casseroles inutiles désespérées mais si belles et de mouchoirs vierges en attente de plaisir, je dois me contenter de mon dernier tableau avant que son amour ne disparaisse comme l’eau de la fontaine, sans bruit, par faibles frémissements et s’épuise lentement

Quelques fois je suis aveugle, je ne comprends pas et pourtant la peinture me crève les yeux.

Ce vieux qui lisait des romans d’amour, ce n’est pas vrai ?

Ce qui me semble beau, ce que j’aimerais faire c’est un tableau sans sujet. Sans aucune référence, sans image, qui ne tiendrait debout que par sa force intérieure. En fait je ne comprends même pas ce que j’écris.

L’avenir ne me pose pas de tourments, mais mon passé m’encombre. Le présent m’échappe que faire ? Une seule solution pour moi comme toujours, un joli petit cul, une belle paire de fesses, un nouveau sexe, de la baise chaque jour et de la joie, mais quand on est un vieux con confiné, comment faire, les amies de toujours n’osent plus, les nouvelles pas encore, et pendant ce temps-là, la vie s’écoule.

Mon chagrin ne vient pas des moments de ruptures mais de leurs conséquences, dans une nouvelle vie je ne referai jamais ce que j’ai fait.

J’aime la peinture. L’art en général car c’est là que tout est liberté. Dans ce monde d’analphabètes et de fictions je découvre les étoiles.

Ce matin dès le lever du jour je suis allé m’allonger auprès de mon petit copain le ruisseau de mes amours matinales. J’ai failli le rider de ma tristesse. Mais alors crevettes, écrevisses, truites escargots, écureuils et loutres, tous se sont liés pour me dire, attends le souffle libre d’air de l’aube qui va t’aider à effacer cette image obscurcie qui te tourmente et tu reprendras conscience de ta valeur et de celle de tes œuvres et à moins d’être un sot tu mourras dans l’incertitude.

J’ai du talent ? Pourquoi ? Parce que je suis convaincu que j’en possède.

Nous nous regardions intensément au-delà du projet, de l’idée de la pensée, la même angoisse. Nos bras nous enveloppaient, instants palpitants avenir tourmenté vibrations incontrôlées peintures sublimes, à venir, mais les lampions tourbillonnants trop bruyants disparaissent à l’aube pour laisser la place à la vérité, la douceur de la lumière naissante.

Fous rires, ruptures : L’amour qui déborde, triste résigné. Larmes retenues qui tombent dans un silence assourdissant. Amant éconduit, mari rejeté je ne peux dormir en ma couche, violence

.Je me souhaite la bienvenue dans ma réalité, hôpital souffrance, douleurs incompréhension, solitude, aide, médecins soins discours drogues semaines et mois presque irréels ces tourments et doucement je me retrouve dans ma vie.

Mon art, salvateur j’y mets mon cœur et mon âme, mon corps sur le tien et mon espoir, je ne sais pas.

Le vent frappait les carreaux, plaisirs honnêtes, bien au-delà de ma moralité. Qu’importe ce que je crois et comment je le crois, l’essentiel c’est de croire. Celui qui a inventé le bonheur, à mon avis n’avait pour idée que de m’emmerder.

Je connais des incompétents qui ont réussi où j’ai échoué, quelle humiliation.

Je vais m’arranger pour faire croire à ma postérité que je n’aurai pas vécue.

La vie est tellement difficile que le seul moyen pour la supporter c’est l’art. L’art recherche incessante du faux rendu vrai par le beau.

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